Est-ce que tu m’aimes ?

Dans ma REPpublique à moi, quand on aime on le dit. Et quand ce n’est pas réciproque aussi.

J’avoue que je me suis sentie un peu honteuse.
Je suis arrivée avec mon air de méchante maîtresse et j’ai demandé, très fermement, à S. de me donner ce petit bout de papier que M. venait, pas tout à fait discrètement, de lui faire passer, en pleine séance de grammaire sur les compléments d’objet.

On peut dire que celui-là était pour le moins direct.
« Es que tu m’ème ? » avait écrit le garçon, de sa plus belle écriture.

Quand je lisais le message, je voyais le visage de M. se décomposer.
Sans réfléchir, je lui ai immédiatement demandé d’aller changer sa couleur sur notre petite échelle de comportement et d’aller se rassoir.

La tête dans ses baskets, M. a boudé.
S. a eu droit à la même sanction, mais semblait un peu moins affectée.

Pendant l’heure qui a suivi, M. m’a beaucoup regardée.
Je le regardais aussi.
Et je regardais le petit bout de papier.

NON avait écrit en très gros S., pour lui répondre.

Juste avant la récréation, M. est venu me voir.
Loin de lui l’idée de vouloir s’excuser pour le bout de papier.

« Maîtresse, est-ce que tu peux juste me dire ce qu’elle a répondu, s’il te plaît ? »
J’ai hésité. Et puis j’ai froissé le petit bout de papier.
« Elle n’a pas eu le temps de te répondre, M., j’ai pris le papier avant. »

Il a souri. Je ne sais pas si j’ai bien fait.

Une réflexion sur « Est-ce que tu m’aimes ? »

  1. Perso Anouk , je pense que tu n’as pas bien fait …
    Je pense que si j’avais été à ta place j’aurai redonné son bout de papier à M … Oui, je le pense …

    @t
    alain

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